Nourrir les animaux sauvages

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Lorsque l’on voit un animal sauvage que ce soit un raton-laveur, un lièvre, un canard ou un colibri, nous voulons parfois qu’il s’en aille, ou encore, l’aider et le nourrir. Cependant, bien que le geste soit anodin, nourrir la faune sauvage peut avoir des répercussions négatives ou bénéfiques. Pour savoir si nos actions ont un bon impact il faut que l’on soit informé.

Risques pour l'animal

Les meilleures intentions ont parfois des répercussions négatives. Par exemple, des changements alimentaires chez les animaux sauvages peuvent engendrer des sources de stress pour ceux-ci.

Nourrir un animal peut créer chez lui une dépendance alimentaire puisqu’il peut perdre intérêt pour son alimentation naturelle au profit d’une nourriture humaine et peut devenir paresseux de chercher de la nourriture par lui-même, comme c’est le cas parfois chez les oiseaux aquatiques qui peuvent arrêter de migrer et se laisser mourir de faim.[2]

Donner de la nourriture humaine aux animaux est en réalité une mauvaise idée. Par exemple, le pain est l’équivalent de la malbouffe pour les canards. La méconnaissance des besoins alimentaires d’une espèce peut avoir des répercussions négatives si la nourriture est mal adaptée aux besoins nutritionnels de l’animal. Par exemple, plusieurs oiseaux aquatiques, comme le canard, peuvent souffrir du syndrome de l’aile d’ange quand on les nourri avec du pain, car le pain n’a pas les valeurs nutritives nécessaire à leur développement, et ainsi, leurs ailes ne vont pas se former adéquatement pour voler, ce qui est irréversible.[3]

De plus, nourrir un animal peut lui faire perdre sa crainte de l’homme, ce qui peut rendre les animaux sauvages plus agressifs envers nous. Et s’ils s’habituent trop à nous côtoyer, il y a des risque que l’on abatte certains d’entre eux pour la sécurité humaine, car il est difficile de distinguer un animal qui a faim d’un animal qui est malade.[4]

Enfin, nourrir une espèce animale, particulièrement en hiver, peut encourager une présence plus accrue de prédateurs comme le coyote.[1] Nourrir les animaux sauvages peut déranger leur population et leur migration, si bien que lorsqu’on arrête de les nourrir comme en hiver, ils meurent de faim. En plus, les nourrir attire un grand nombre d’animaux dans un même endroit, ce qui peut favoriser la propagation de maladies entre eux.[4]

Risques pour l'humain

Il y a aussi quelques risques de nourrir les animaux sauvages pour l’homme. Il vous faut être vigilant, car certains animaux peuvent transmettre des maladies nuisibles à l’homme comme la rage, et  si vous nourrissez un animal à la main, il vous faut être prudent, car il ne peut pas faire la différence entre vos doigts et la nourriture que vous lui tendez et vous blesser. De plus, vous pourriez attirer des animaux importuns si vous ne prenez pas les précautions nécessaires.[5] Aussi comme nous l’avons mentionné plus haut, mais la perte de la crainte des humains peut rendre les animaux agressifs à notre égard.

bienfaits pour les animaux sauvages et nous

Il est vrai que nourrir certains animaux sauvages lorsque l’on est bien informé peut être bénéfique pour nous, et pour la faune et la flore comme les oiseaux chanteurs par exemple. En effet, la pratique de nourrir les oiseaux de passage dans sa cour peut être bénéfique, comparativement à nourrir les oiseaux aquatiques, car cela permet d’assurer un suivi des fluctuations des populations. Les oiseaux chanteurs ont un comportement de recherche de nourriture différent des oiseaux aquatiques, ce qui les rend moins vulnérables aux actions humaines puisque les oiseaux chanteurs ont un mode de vie plus nomade parcourant différents réseaux de stations alimentaires sans rester longtemps, et en tirant avantage de chaque endroit.[6]Cependant, il est important de s’informer de la nourriture que l’on donne aux animaux sauvages, par exemple, il ne faut pas donner de miel au colibri puisqu’il risque de faire une infection fongique sur la langue pouvant causer la mort.[7]

Comportement adéquat avec la faune sauvage

On est mieux de profiter de la vie sauvage de loin en l’observant ou d’être informé des actions qui peuvent être entreprises. La liste suivant donne des conseils que vous pouvez appliquer pour profiter de la vie sauvage :

  • Leur offrir des végétaux et de la nourriture adéquate à leur diète dans son jardin sans leur offrir directement. (Par exemple, donner de la nourriture pour les oiseaux chanteurs adaptés aux espèces qui viennent et aux saisons à l’aide de mangeoires, ou bien de faire un jardin avec une diversité de plante indigène.[8]
  • Ne pas laisser la nourriture s’accumuler au sol, ne pas laisser dans votre compost des résidus de nourriture et essayer d’éviter de laisser la nourriture de vos animaux domestiques à l’extérieur surtout la nuit.[9]
  • Essayer de ne pas laisser s’accumuler au sol les fruits de vos arbres.[9]
  • Assurez-vous que vos installations pour nourrir les animaux sont toujours propres et salubres pour éviter la transmission de maladies (par exemple, vos mangeoires) et assurez-vous que la nourriture est toujours sèche en retirant la nourriture mouillée ou moisie.[3]
  • S’assurer que les installations pour nourrir les animaux comme les mangeoires n’ont pas une grande exposition aux prédateurs.[8]
  • Vous pouvez avoir des habitats ou des abris pour que la vie sauvage puisse se protéger de la température et des prédateurs comme des arbres ou des arbustes.[8]
  • Une source d’eau potable fraiche peut aussi être bénéfique si elle est entretenue et propre en s’assurant de changer l’eau régulièrement.[3]

Le plus important est de toujours s’informer avant d’entreprendre une action pour votre sécurité et celle de la faune sauvage.

 

Les liens suivants peuvent vous aider dans votre recherche d’information sur différents sujets comme la nourriture adaptée aux espèces de la faune sauvage :

Service concerné

Si vous avez encore des questions, vous pouvez rejoindre le service gratuit de la Ligne Verte.

Téléphone : 514-684-3114

Courriel : LigneVerte@DDO.qc.ca

Références :

  1. Gouvernement du Québec, les animaux sauvages n’ont pas besoin de votre aide!, 2023.
  2.  BCSPCA, Don’t feed the wildlife, 2022.
  3. Toronto Wildlife center, should you feed wildlife?, 2023.
  4. Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, ne nourrissez pas les animaux sauvages, 2014.
  5.  Gouvernement de l’Ontario, Feeding wildlife : do and don’ts, 2022.
  6.  Ville en vert, Nourrir les animaux sauvages en ville : mythes et réalités, 2022.
  7. PROWLS, hummingbird feeders : don’t use honey!, 2021.
  8.  Iowa state university, Feeding wildlife, 2023.
  9. U.S department of agriculture, Don’t feed wildlife, 2023.

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